vendredi 12 février 2021

Par ici la monnaie ! Petite métaphysique du fric, Paul Clavier

 Résumé :

Hier, la monnaie et le crédit facilitaient l'échange. Aujourd'hui, ils divisent et écrasent. Le coupable désigné est vite trouvé : ce serait la finance internationale. Ce qui nous évite de nous interroger sur le tréfonds de nos mentalités. Un essai corrosif pour, enfin, régler nos comptes avec l'argent.
La monnaie ? Inventée, croyait-on, pour faciliter l'échange des biens et des services, elle est devenue signe de division et facteur d'inégalité.
Le crédit ? Instauré pour faire circuler la monnaie et libérer l'initiative, il a fini par écraser États et particuliers sous le poids de la dette.
Le coupable tout trouvé, c'est " la finance " : marchés dérégulés, actionnaires sans cœur, fonds d'investissement indifférents au sort de la planète. Mais à quoi bon dénoncer la cupidité des uns et la rapacité des autres, si on n'en dévoile pas les ressorts ? La source de notre asservissement est peut-être cachée dans le tréfonds de nos mentalités. Et si le vilain petit financier, c'était chacune et chacun d'entre nous ?
Face à un krach boursier ou une pandémie, l'État est capable de s'endetter massivement. Ce qui repose la question de fond : qui, en définitive, doit quoi à qui ?
Enjambant les débats ésotériques, cette Petite métaphysique du fric interroge ce qu'est la monnaie dans nos têtes, ce qu'elle devient entre nos mains, et défie notre tendance à désigner les coupables sans nous remettre en cause.


Mon avis :

J'ai souhaité lire cet ouvrage dans le cadre de mes études, car j'ai un cours de système monétaire et financier qui aborde les même problématiques que l'auteur, et je me suis dit que cela ferait un bel apport. 

Je l'ai trouvé relativement facile à lire. L'auteur n'utilise pas de jargon sans l'expliquer auparavant, et l'écriture est très fluide. L'auteur y aborde la création monétaire et ce jeu d'écriture entre dépôts bancaires et crédits accordés par les établissements de crédits. Il y aborde aussi la transformation des échéances.

Je ne m'étendrai pas davantage dans cette chronique car je pense que ce livre intéresse principalement les personnes travaillant dans la finance, mais si ce thème vous intéresse, je vous recommande vivement cet ouvrage qui est très intéressant tout en restant abordable.


Paul Clavier, Par ici la monnaie ! Petite métaphysique du fric, éditions Cerf, 4 juin 2020, 185 pages.

Je suis une légende, Richard Matheson

Résumé :

Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.

Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil ... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.

Mon avis :
Après avoir lu La route, de Cormac McCarthy, je reste dans cet esprit apocalyptique avec Je suis une légende, dont je connaissais déjà l'adaptation cinématographique.

Concernant la forme, j'ai beaucoup aimé la plume, très fluide et immersive de Richard Matheson. Ce livre se lit en voyant le film dans sa tête. Je dois dire qu'une fois lancé, on ne peut s'arrêter de lire et les pages se tournent toutes  seules. J'ai énormément aimé ce roman, et à chaque session lecture, j'avais du mal à m'arrêter. De plus l'auteur termine son récit avec un retournement de situation que je n'avais pas vu venir, et ce fut une réussite !

Concernant le fonds, j'ai trouvé ce récit très innovant malgré le fait que le scénario soit vu et revu. En effet on est face à une apocalypse zombie, et pourtant j'ai trouvé le point de vue de Robert Neville, le personnage principal, très novateur et original. Le récit se déroule entre 1976 et 1979, l'écriture est donc futuriste pour l'époque puisqu'il se déroule plus de vingt ans après l'année d'écriture. 

On aborde vraiment le côté scientifique des vampires. On se demande par exemple pourquoi les vampires ne sont actifs que la nuit, quel est l'impact des UV sur eux ; pourquoi reculent-ils devant l'ail, quelle est le composant de l'ail qui les fait fuir ? Quid des croix ? Quid des balles en argent ? L'auteur reprend tout les clichés millénaires sur les vampires, mais leur donne un coup de jeune avec un univers très moderne et scientifique, ce qui est très agréable. 
Robert Neville étudie au microscope le bacille responsable de cette "maladie" et fait énormément de recherches scientifiques sur le sujet. Initialement il cherche à créer un vaccin, puis se passionne sur le sujet. L'auteur parvient ainsi à captiver son lecteur. On est avec Neville dans son labo, et on a la sensation de faire les recherches avec lui.

Pour conclure, ce roman est vraiment très immersif et très bien écrit. Je ne peux que vous le recommander. De plus même si vous pensez connaître l'histoire pour avoir vu le film, le livre est beaucoup plus détaillé et passionnant.


Richard Matheson, Je suis une légende, première publication 1954, Folio SF, 2001, 228 pages

La route, Cormac McCarthy

Résumé :

L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie.


Mon avis :

J'ai découvert ce roman sur les recommandations de mon chéri. J'ai beaucoup aimé le style très épuré. Il n'y a pas de chapitre, simplement une succession de paragraphes courts.

En revanche je ne sais pas si ça vient de l'auteur ou du traducteur, mais il y a sans cesse des "et" ce qui alourdit beaucoup la lecture. Du coup je ne voyais plus que ça et j'avoue que cela a énormément perturbé ma lecture. J'ai failli abandonner le roman à 30 pages pour cette raison, mais j'ai tenu à m'accrocher, et effectivement cela vaut le coup !

Sur le fonds, nous suivons la relation d'un père et son fils livrés à eux-mêmes, devant survivre, minute après minute, ne pouvant plus se raccrocher à rien, n'ayant pas droit à une pause psychologique, devant tout le temps avancer, en danger permanent. Leurs péripéties sont très immersives et on a envie d'avancer pour savoir comment ils vont se sortir de situations parfois délicates ou dangereuses.

L'apocalypse a eut lieu, donc la Terre est totalement détruite, il y a eut beaucoup de morts, il n'y a plus d'infrastructures, plus de commerces, plus d'habitation. Il y a des survivants mais aucune entraide n'existe. En effet chacun tente de survivre et cache ses propres vivres, voire vole celles des autres.

L'auteur met parfois ses protagonistes dans des situations compliquées, et sait créer un suspens insoutenable par moment ! J'avais hâte de tourner les pages, impatiente de savoir ce qui allait se produite à tel ou tel détours, ou après avoir croisé telle ou telle personne.

Pour conclure, je ne suis pas fan de l'écriture, mais je vous conseille de passer outre et de vous accrocher car le fonds est vraiment génial. Pour ma part je vais me hâter de voir l'adaptation cinématographique !



Cormac McCarthy, La route, 2008, 2006 pour la première publication, Points, 251 pages